Je vous communique le compte rendu avec les commentaires portés lors de la réunion de rentrée de notre club de lecture parisien « Livre entre nous »
« KAROO » de Steve Tesich
« Héros picaresque, Saul Karoo est un riche cinquantenaire, obèse, alcoolique et consultant en scénario. Tout ce qu’il entreprend est voué à l’échec, jusqu’à ce qu’une occasion unique se présente à lui. »
: – tour de force de l’auteur de faire d‘un homme médiocre, égocentrique, vaniteux, lâche, dénué de scrupules et antipathique mais lucide, bref une franche ordure, le héros d’un roman que l’on ne parvient pourtant pas à détester
– roman drôle et spirituel, parfois truculent, teinté de dérision et d’un savoureux cynisme. De la virtuosité. Lecture envoûtante et prenante
– y aura-t-il une prise de conscience ? Une rémission ?
– une critique acerbe des mœurs du monde du cinéma et de la société américaine
: – c’est justement le caractère même du personnage principal, jugé peu intéressant, qui a empêché certains d’apprécier ce roman
Lien de l’émission « La Grande librairie » https://www.youtube.com/watch?v=dxmN4SiFaqo
« CENT ANS DE SOLITUDE » de Gabriel Garcia Marquez.
« Cent Ans de solitude. Epopée de la fondation, de la grandeur et de la décadence du village de Macondo, et de sa plus illustre famille de pionniers, aux prises avec l’histoire cruelle et dérisoire d’une de ces républiques latino-américaines tellement invraisemblables qu’elles nous paraissent encore en marge de l’Histoire. »
: – le foisonnement de ces personnages et de leur(s) histoire(s) qui constitue une véritable fresque
– l’ambiance, l’imagination, la richesse, cela grouille de vie et de vies.
– Ce roman aurait pu être adapté au cinéma par Fellini ou Raoul Ruiz
– ce livre est à considérer comme un véritable chef d’œuvre de la littérature non seulement sud-américaine mais également mondiale
: – certains n’ont pas réussi à entrer dans l’histoire de ce village, de ses habitants et de cette saga familiale famille et se sont ennuyés
– le surréalisme et le surnaturel de cette histoire ou plutôt de cette multitude d’histoires – propres à une certaine Amérique latine – en ont gêné certains. De l’incompréhension même devant l’admiration dont il jouit
« DE TOUTES LES NUITS, LES AMANTS » de Mieko Kawakami
« Un roman d’amour à la japonaise : la lumière comme métaphore de la solitude. Le métier de correctrice comme métaphore du langage, de l’expression de soi et d’une attitude devant la vie qui s’interdit de lire ce qu’on corrige… Après le succès de son roman “Seins et œufs”, Mieko Kawakami s’attache ici encore à la condition féminine dans une société japonaise où le travail semble être la seule voie pour exprimer sa personnalité.»
: – les habitants de la ville d’Osaka sont réputés vifs, chaleureux et volubiles. Leur langue populaire, voire familière, méridionale en quelque sorte, est ici très bien restituée.
– le portrait psychologique de l’héroïne introvertie et dépressive ; sa solitude et son alcoolisme. L’ensemble est écrit avec beaucoup de finesse, de subtilité et même de poésie. Roman très délicat
– le mécanisme de ses relations amoureuse et amicale médiocres et déséquilibrées et tous les non-dits.
– la découverte de la condition féminine au Japon qui possède toutefois une résonnance universelle
– l’importance de la lumière
– un certain suspens se dégage de ce livre : y aura-t-il une remise en question de Fuyuko?
– même si la volonté de l’auteur – donner la parole aux personnes invisibles, isolées, et sans voix – est plutôt concrétisée, le livre n’est pas un roman très réussi en raison de l’écriture – le style a été jugé déroutant par certains comportant beaucoup de platitudes et une narration trop linéaire redent la lecture parfois soporifique
– le personnage principal à la limite de l’autisme, le vide de sa vie intérieure, son incapacité à se nourrir des livres qu’elle corrige : tous ces éléments empêchent de ressentir de la compassion et de l’attachement envers cette jeune femme
